Quand l'avocat se présente!
Plaider sa cause dans le tribunal céleste.
Par Gregory Toussaint | 19 Novembre 2025
Les défis et les épreuves de la vie nous amènent souvent à chercher des réponses en attribuant les circonstances difficiles au destin, à la malchance ou à la nature imprévisible du monde. Pourtant, les vérités spirituelles profondes ancrées dans la Bible, en particulier l'histoire de Josué le Souverain Sacrificateur dans le livre de Zacharie, révèlent une réalité radicalement différente : de nombreux événements qui façonnent nos vies sont le résultat direct de décisions prises dans un lieu que nous considérons rarement : le Tribunal Céleste.
Ce concept, central dans la vie spirituelle de grands intercesseurs comme Abraham, Moïse et Daniel, nous enseigne que la prière n'est pas seulement une demande, mais aussi un moyen de plaider sa cause devant Dieu. Pour naviguer efficacement dans cette réalité spirituelle, nous devons d'abord comprendre le cadre juridique divin : le Système Judiciaire Céleste.
La Salle du Trône : La Cour Suprême de l'Univers.
Le fondement de cette compréhension réside dans la Salle du Trône, qui sert de cour suprême dans l'univers. La personne qui siège sur ce trône n'est pas seulement le Juge, mais aussi le Roi des Rois et le Seigneur des Seigneurs. Comme le déclare Ésaïe 33:22, Dieu est à la fois notre Roi, notre Législateur et notre Juge. Il exerce les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires simultanément. C'est pourquoi son tribunal n'est pas simplement un tribunal ; c'est une Salle du Trône.
Ce qui se passe dans ce tribunal céleste a un impact direct et tangible sur la Terre. Nous voyons ce principe illustré tout au long de l'Écriture. Par exemple, la mort du roi Achab a semblé être un accident sur terre, mais un regard sur le royaume céleste révèle qu'il s'agissait de l'exécution d'une sentence décrétée dans la cour du ciel. De même, les épreuves de Job n'étaient pas des malheurs aléatoires, mais le déroulement d'un processus de jugement initié par l'accusateur. Reconnaître cette réalité spirituelle est crucial, car beaucoup de bonnes ou de mauvaises choses qui nous arrivent peuvent être l'exécution d'un jugement rendu dans le Tribunal céleste.
L'accusateur et l'accusé : Le procès de Josué.
Le prophète Zacharie nous donne la vision la plus claire et la plus dramatique de cette cour céleste en action. Zacharie 3:1-4 décrit une scène où Josué, le Souverain Sacrificateur, se tient devant l'Ange de l'Éternel, tandis que Satan se tient à sa droite pour s'opposer à lui et l'accuser.
Josué, l'accusé, n'était pas le même Josué qui servit Moïse ; il vécut mille ans plus tard. C'était un vieil homme, ayant passé 70 ans dans la diaspora babylonienne avant de revenir à Jérusalem. C'était un homme d'une foi profonde, engagé à reconstruire le temple et à restaurer le vrai culte, exécutant fidèlement la Loi de Moïse. Le livre d'Esdras rapporte qu'il offrait des holocaustes et célébrait la Fête des Tabernacles « comme il est écrit », démontrant sa dévotion sincère.
Malgré sa fidélité, Satan trouva un moyen de l'accuser. L'accusateur déposa une plainte devant le tribunal céleste et l'esprit de Josué fut convoqué. Cela met en évidence une réalité spirituelle critique : votre corps peut être sur terre, mais votre esprit peut être convoqué devant un tribunal dans le royaume spirituel.
Le vêtement sale : la preuve de la culpabilité.
Lorsque Josué se présenta dans la cour suprême de l'univers, tout le monde fut choqué. La Bible dit qu'il était vêtu d'un vêtement sale. Le mot hébreu pour « sale » signifie littéralement « fumier » ou « excréments ». Josué, le Souverain Sacrificateur dévoué, se tenait devant le Roi des Rois, couvert de déchets, sentant mauvais et ayant une mauvaise apparence.
La question est : comment un homme aussi fidèle pouvait-il être couvert de péché ? La réponse réside dans son rôle de Souverain Sacrificateur. Selon la Loi de Moïse (Lévitique), le Souverain Sacrificateur était chargé de porter les péchés du peuple. Le fumier et les excréments représentaient les iniquités collectives du peuple d'Israël. Josué était personnellement innocent, mais en tant que chef, il devint coupable par les péchés de ceux qui étaient sous son autorité.
Ceci révèle un puissant principe spirituel de responsabilité du leadership :
• Le peuple d'un leader ne peut pas être coupable pour que le leader soit innocent. Ce que font les personnes sous votre direction que vous soyez pasteur, chef d'entreprise, père ou mère vous affecte. S'ils sont coupables, vous, en tant que leader, devenez également coupable.
• Un leader doit être un intercesseur. Tout comme Job intercédait pour ses enfants après leurs fêtes, un leader doit constamment prier pour ceux qui sont sous son influence, confessant leurs péchés devant Dieu, car les iniquités du peuple peuvent revenir affecter le leader.
La recommandation de condamnation de satan : La triple condamnation.
Avec la preuve le vêtement sale clairement visible, Satan, l'accusateur, ne perdit pas de temps à argumenter sur les faits. Il passa directement à la recommandation de condamnation, exigeant trois formes de peine capitale basées sur la propre Loi de Dieu :
1. Mettre fin à son ministère (Lévitique 22:4)
Satan argua que selon la Loi, tout sacrificateur qui est impur ou qui a un écoulement « ne mangera pas des choses saintes ». Puisque Josué était couvert de fumier (impureté), il était disqualifié du sacerdoce. Satan exigea que la licence de Josué, en tant que sacrificateur, soit révoquée, arguant qu'il n'était pas qualifié pour exercer le ministère. C'est la tactique constante de l'ennemi à l'égard de ceux qui sont dans le ministère : les accuser et les déclarer inaptes à servir Dieu.
2. Mettre fin à sa citoyenneté (Lévitique 7:21)
Satan argua ensuite que quiconque touche une chose impure et mange des choses saintes « sera retranché de son peuple ». Puisque Josué était couvert de l'impureté des péchés du peuple, et continuait pourtant à exercer ses fonctions sacerdotales, Satan exigea qu'il soit retranché du peuple de Dieu. C'était une demande de lui retirer sa citoyenneté, de le chasser du pays et de la communauté de la foi. L'ennemi essaie constamment de chasser les croyants de la maison de Dieu, arguant que leurs échecs passés ou présents les disqualifient d'appartenir au peuple de Dieu.
3. Mettre fin à sa vie (Lévitique 15:31)
Enfin, Satan exigea la peine ultime : la mort. Citant Lévitique 15:31, qui stipule que quiconque souille le tabernacle dans son impureté mourra, Satan argua que Josué, le Souverain Sacrificateur, souillait quotidiennement le Tabernacle en y entrant couvert de péché. L'accusateur exigea une peine capitale immédiate, arguant que Josué ne devait pas quitter la salle d'audience vivant.
L'Avocat se présente : Que l'Éternel te réprime!
Tout au long de ce procès terrifiant, Josué resta silencieux. La preuve était trop claire, trop lourde et incontestable. Il n'avait rien à dire pour sa propre défense.
Puis, dans le silence froid et glacial de la salle d'audience, un bruit se fit entendre, une porte s'ouvrit, et une figure vêtue de blanc, avec une couronne d'or et une épée (la Parole de Dieu) dans sa bouche, entra. C'était l'Avocat, le Défenseur, l'Intercesseur : Jésus-Christ.
La première chose que fit l'Avocat ne fut pas d'argumenter avec le Juge, mais de marcher droit vers l'accusateur et de déclarer : « Que l'Éternel te réprime, Satan ! Que l'Éternel qui a choisi Jérusalem te réprime ! » (Zacharie 3:2).
Quand Jésus se présente, Il ferme la bouche de l'accusateur. Josué ne pouvait pas parler pour lui-même, mais Jésus parla pour lui. Josué ne pouvait pas se défendre, mais Jésus le défendit. Quand vous ne pouvez pas parler pour vous-même, le Seigneur parlera pour vous. Quand vous ne pouvez pas repousser l'accusation, le Seigneur se tiendra contre elle.
Ce moment nous enseigne une leçon profonde sur la guerre spirituelle : Notre réprimande peut ne pas fonctionner, mais la réprimande de Jésus fonctionnera toujours. Lorsque nous sommes sur terre, nous réprimandons les esprits de maladie, de pauvreté et d'immoralité. Mais dans le Tribunal céleste, c'est Jésus qui se présente et dit : « Que l'Éternel te réprime. » Sa réprimande est définitive, puissante et efficace.
L'Argument de la Grâce et de la Miséricorde.
Jésus ne plaida pas l'innocence de Josué. Il ne le pouvait pas, car la preuve le vêtement sale était réelle, et le peuple avait péché. Plaider l'innocence aurait été un mensonge. Au lieu de cela, Jésus plaida deux choses : la Grâce et la Miséricorde.
1. L'Argument de la Grâce : « Je l'ai Choisi »
Le premier argument de Jésus était basé sur Son choix souverain : « Que l'Éternel qui a choisi Jérusalem te réprime. » (Zacharie 3:2). En d'autres termes : Il est couvert de fumier, mais Je l'ai choisi. Il est couvert d'iniquité, mais Je l'ai choisi. Il n'aurait pas dû faire ce qu'il a fait, mais Je l'ai choisi.
C'est l'essence de la Grâce : recevoir ce que l'on ne mérite pas. Josué ne méritait pas d'être choisi, mais le choix souverain de Dieu, Sa grâce a annulé la preuve de sa culpabilité. Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. Jésus n'a pas plaidé l'innocence ; Il a plaidé la grâce.
2. L'Argument de la Miséricorde : « Un Tison Arraché au Feu »
Le deuxième argument de Jésus reposait sur Son intervention : « N'est-ce pas un tison arraché du feu ? » (Zacharie 3:2). Le « feu » représente le jugement et la colère de Dieu. Josué aurait dû être sous cette colère, mais Jésus décida de l'en arracher.
C'est l'essence de la Miséricorde : ne pas recevoir la punition que l'on mérite. Jésus n'a pas plaidé que Josué n'était pas coupable ; Il a plaidé qu'Il était déjà intervenu pour le sauver du jugement mérité. Jésus a plaidé la miséricorde.
Dans le tribunal céleste, personne ne peut plaider l'innocence avec succès. Le seul argument valable est le plaidoyer pour la grâce et la miséricorde, qui n'est possible que par Jésus-Christ. En tant que guerriers de prière, nous devons nous approcher du Trône de la Grâce non pas sur la base de notre propre mérite, de notre sainteté ou de notre justice, mais sur la base des miséricordes de Jésus.
Le verdict : un changement de vêtement.
Le verdict fut rapide et dramatique. L'Avocat se tourna vers ceux qui se tenaient devant le Juge et ordonna : « Ôtez-lui les vêtements sales... Vois, j'ai fait passer ton iniquité loin de toi, et je te revêts d'habits de fête. » (Zacharie 3:4).
Le vêtement sale, la preuve du péché, fut enlevé, et Josué fut revêtu d'un habit de fête (un smoking, comme le suggère le message), symbolisant la justice et un changement complet d'apparence. Son procès se transforma en fête. Sa condamnation se transforma en célébration.
Quand l'Avocat se présente, tout change :
L'Accusateur est Réprimé : L'Éternel réprime Satan.
La culpabilité est levée : le vêtement sale est ôté.
La Sentence est Annulée : La peine de mort est remplacée par un riche vêtement de justice.
Le procès devient une fête : l'homme qui est entré couvert de fumier sort habillé pour célébrer.
Le fondement de cette transformation n'est pas notre performance, mais la base inébranlable de la grâce et de la miséricorde accordées par notre Avocat, Jésus-Christ.
Questions de Discussion en Groupe
Le message souligne que de nombreux événements de la vie sont le résultat de décisions prises dans le Tribunal céleste. Comment cette perspective change-t-elle votre façon de voir les épreuves personnelles ou les événements mondiaux, et comment influence-t-elle votre approche de la prière ?
Le principe de la « responsabilité du leadership » suggère qu'un leader peut devenir coupable par les péchés de ceux qui sont sous son autorité (famille, employés, membres d'église). Comment les leaders peuvent-ils jouer le rôle d'intercesseur pour atténuer ce risque?
Josué est resté silencieux parce que la preuve contre lui (le vêtement sale) était incontestable. Pouvez-vous vous souvenir d'un moment de votre vie où vous vous êtes senti « couvert de preuves » et n'aviez rien à dire pour votre propre défense ? Comment l'intervention de Jésus en tant que notre Avocat change-t-elle ce sentiment d'impuissance ?
Jésus n'a pas plaidé l'innocence de Josué, mais a plaidé la Grâce (« Je l'ai choisi ») et la Miséricorde (« un tison arraché au feu »). Dans votre vie de prière personnelle, à quelle fréquence vous approchez-vous de Dieu en vous basant sur votre propre mérite plutôt que sur Sa grâce et Sa miséricorde ? Quelles mesures pratiques pouvez-vous prendre pour vous concentrer sur l'argument de la grâce ?
Quand vous ne pouvez pas parler pour vous-même, le Seigneur parlera pour vous!