Une adoration scandaleuse!

Les Trois Obstacles à la Véritable Adoration.

Par Gregory Toussaint | 29 Octobre 2025

Dans une pièce pleine de tension et de piété pharisaïque, l’acte d’amour fou d’une femme a brisé le statu quo. La scène se déroule chez Simon le pharisien, où Jésus est l’invité d’honneur. 

Une femme connue dans la ville pour ses péchés entre dans la salle, sans y être invitée. Elle a dans sa main un vase d'albâtre rempli d'huile parfumée, et dans les instants qui suivent, elle offre un acte d'adoration si profond, si brut et si coûteux qu’il continue de résonner à travers les siècles, défiant notre compréhension moderne de l’adoration.

Elle brise le vase, oignant les pieds de Jésus d’huile. Ce n’était pas un acte calme et ordonné mais un scandale. Les gens étaient scandalisés, et dans les réactions scandalisées des témoins, nous trouvons une leçon intemporelle sur les choses mêmes qui nous empêchent de véritablement adorer Dieu.

Cette histoire, racontée à travers les évangiles, révèle que le chemin vers l’adoration authentique est souvent barré par des spectateurs qui, pour diverses raisons, ne peuvent saisir la profondeur d’un cœur soumis. Ces spectateurs ne sont pas seulement des personnages historiques ; ils représentent les attitudes, internes et externes, qui entravent notre propre adoration aujourd’hui. En examinant leurs réactions, nous pouvons identifier et démanteler trois obstacles principaux à une adoration qui touche le cœur de Dieu : la propre justice du pharisien, la confusion des priorités des disciples et l’égoïsme de Judas.

Oublier d'où tu viens te rend critique envers les autres et tue ton adoration.

Jésus, percevant ses pensées, confronte directement le manque d’hospitalité de Simon et, plus important encore, son manque d’amour. Il oppose l’observance froide de Simon à l’adoration passionnée de la femme :

« Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé de me baiser les pieds. Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds». (Luc 7:44-46, LSG)

Simon n’a rien fourni, tandis que la femme a tout donné. La parabole que Jésus raconte sur les deux débiteurs, l’un pardonné de 500 deniers et l’autre de 50, enfonce le clou : « celui à qui l’on pardonne peu aime peu » (Luc 7:47). L’adoration de Simon était obstruée, car son cœur n’était pas rempli de gratitude. Il avait oublié la profondeur de son propre besoin de grâce.

Mais l’histoire recèle une ironie encore plus profonde. Lorsque Matthieu et Marc relatent cet événement, ils n’identifient pas l’hôte comme « Simon le pharisien », mais comme « Simon le lépreux » (Matthieu 26:6 ; Marc 14:3). Ce détail est stupéfiant. La lèpre dans le monde antique n’était pas seulement une maladie ; c’était un signe de jugement divin, une marque de péché profond qui entraînait un isolement social et spirituel complet. Cela révèle que Simon, qui se permettait de juger cette femme du haut de sa prétendue supériorité religieuse, avait lui-même été un paria désespéré, mais qui fut purifié et restauré par le même Jésus qu’il ne parvenait pas à honorer.

L’hypocrisie de Simon constitue le premier grand obstacle à l’adoration : oublier d’où l’on vient. Lorsque nous perdons le souvenir de la fosse d’où Dieu nous a sortis, nos cœurs se refroidissent. Nous commençons à nous voir comme meilleurs, plus sanctifiés et plus méritants que les autres. L’orgueil s’installe, et nous commençons à surveiller l’adoration de ceux qui nous entourent, pensant qu’ils sont trop bruyants, trop émotifs ou trop généreux. Nous devenons des critiques plutôt que des adorateurs. La véritable adoration jaillit d’un cœur qui garde toujours en mémoire l’immensité du pardon reçu.

Mélanger tes priorités t'empêche d'adorer Dieu avec un cœur entier.

Le deuxième groupe à être scandalisé fut le cercle intime de Jésus : les disciples. Alors que l’arôme enivrant du parfum remplissait la pièce, ils ne furent pas poussés à l’adoration ; ils furent poussés à la colère. Ils virent l’acte de la femme non pas comme de la dévotion, mais comme du gaspillage. « Pourquoi ce gaspillage ? Car cette huile parfumée aurait pu être vendue trois cents deniers et donnée aux pauvres » (Matthieu 26:8–9).

Leur objection semble noble, voire spirituelle. Ils semblent être des champions de la justice sociale, soucieux des pauvres. Cependant, leur réaction révèle un obstacle critique à l’adoration : des priorités mélangées.

Premièrement, ils budgétisaient l’argent de quelqu’un d’autre. C’est une étrange tendance humaine à devenir des experts en gestion de ressources qui ne nous appartiennent pas. Leur préoccupation pour les pauvres ne s’est manifestée que soudainement lorsqu’il s’agissait du sacrifice de la femme, pas du leur. Pierre possédait une grande maison ; Jacques et Jean avaient une entreprise de pêche. Ils avaient des moyens, mais il n’y a aucune trace d’eux vendant leurs biens pour financer leur nouvelle passion pour les pauvres. Leur indignation était un moyen pratique de se sentir justes.

Plus important encore, leur objection révélait ce qu’ils appréciaient vraiment. Dans leur calcul, nourrir les pauvres était une priorité supérieure à celle d’oindre Jésus. Ils appréciaient l’homme plus que Dieu. Cette mentalité humaniste, bien que semblant compatissante, constitue une inversion dangereuse du premier et plus grand commandement. La correction de Jésus est rapide et claire : « Vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m’aurez pas toujours » (Matthieu 26:11). Il ne rejetait pas l’importance de prendre soin des pauvres ; Il établissait un ordre divin de priorité. L’adoration de Dieu passe en premier.

Cet obstacle est encore bien vivant aujourd’hui. Nous vivons dans une culture qui célèbre le don à des causes humaines mais considère souvent le don à Dieu comme un gaspillage. Mille dollars dépensés pour des chaussures de créateur, c’est du « bon goût », mais une offrande de mille dollars, c’est « insensé ». Un nouveau smartphone est une nécessité, mais un don généreux à l’église est remis en question. Cela révèle un cœur qui valorise la mode plutôt que la foi, et le matérialisme plutôt que le Maître. La Bible est claire : « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6:21). Nos dons reflètent directement ce que nous valorisons. Si notre générosité envers Dieu est une pensée après coup, notre adoration sera toujours creuse.

Les désirs égoïstes déguisent la cupidité en préoccupation spirituelle.

Alors que tous les disciples étaient indignés, l’Évangile de Jean se concentre sur le meneur de la protestation : Judas Iscariote. C’est Judas qui a quantifié le « gaspillage », en fixant le prix à 300 deniers. Jean nous donne la raison de son indignation spécifique : Judas était un voleur et tenait la bourse (Jean 12:6). Son objection n’était pas née de compassion pour les pauvres, ni même de priorités mélangées ; elle était née d’un égoïsme pur et simple.

Judas représente le troisième, et peut-être le plus insidieux, des obstacles à l’adoration. Il voulait l’offrande de la femme pour lui-même. Ce qui était destiné à Dieu, il le convoitait pour son propre profit. L’égoïsme est fondamentalement en contradiction avec l’adoration, car l’adoration consiste à introniser Dieu, tandis que l’égoïsme consiste à introniser le moi. Un cœur plein de lui-même n’a pas de place pour Dieu.

Cet obstacle peut se manifester de deux manières : par nos propres désirs égoïstes ou par les personnes égoïstes qui nous entourent. Les gens peuvent être contrariés par le temps que vous passez à l’église parce qu’ils veulent ce temps pour eux-mêmes. Ils peuvent critiquer votre service à Dieu parce qu’ils préféreraient que vous les serviez à leur place. Ils peuvent se fâcher de vos dons financiers parce qu’ils auraient préféré que cet argent leur soit dépensé. Parce que l’égoïsme est socialement inacceptable, il est souvent déguisé sous un langage à consonance spirituelle. Ils ne diront pas : « Je veux cet argent pour moi. » Au lieu de cela, ils diront : « Tu ne fais qu’enrichir le pasteur », ou « Tu ne sais même pas comment l’église utilise cet argent. » Ils trouveront une raison noble pour masquer leur véritable motivation : la cupidité.

Si nous permettons à des personnes égoïstes de nous influencer, ou si nous abritons l’égoïsme dans nos propres cœurs, il devient impossible d’adorer. La véritable adoration est un sacrifice. Elle se produit lorsque Dieu prend la priorité sur notre confort, nos désirs, notre convenance et nos projets. La femme a brisé son vase d’albâtre parce qu’elle croyait que Jésus en valait la peine. Judas a vu la même offrande et n’y a vu qu’une perte pour sa propre poche. Un cœur était soumis à l’adoration ; l’autre était consumé par le moi.


Conclusion : On ne peut jamais surpasser Dieu car ce que nous versons à ses pieds, Il le multiplie.

La femme est venue sans agenda. Elle n’a pas adoré Jésus pour obtenir quelque chose en retour ; elle l’a adoré parce que son cœur débordait de gratitude pour le pardon qu’elle avait déjà reçu. Elle voulait simplement déverser son amour aux pieds du Maître.

Pourtant, dans l’économie du ciel, un principe puissant est à l’œuvre : personne ne peut surpasser Dieu en générosité. Lorsque vous donnez à Dieu, ce qu’Il vous rend est toujours plus grand. La femme est venue pour honorer Jésus, mais Jésus l’a honorée à son tour. Il a immortalisé son acte de dévotion en déclarant : « Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait » (Matthieu 26:13, LSG). Elle est entrée dans la maison en tant que pécheresse anonyme, elle en est sortie en icône intemporelle de l’adoration. Elle est venue pour verser son parfum, mais il a déversé sa faveur sur elle.

Adorer vraiment, c’est se soumettre à un prix élevé, sans jamais perdre au change. Celui que nous adorons est le plus grand donateur de tous. Quand nous dépassons les barrières de la suffisance spirituelle, des priorités confuses et de l’égoïsme, nous découvrons un échange glorieux : nos offrandes limitées sont reçues et transformées par Sa récompense infinie.

Questions de Discussion en Groupe 

  1. L’amnésie du pharisien : Le sermon soutient que l’hypocrisie de Simon tenait au fait qu’il avait « oublié d’où il venait ». Comment le fait de se souvenir de notre propre péché passé et de la grâce de Dieu peut-il nous protéger contre le développement d’un esprit de jugement ou de critique dans l’adoration ? 

  2. Les priorités des disciples : Les disciples ont accordé davantage de valeur à une bonne cause (nourrir les pauvres) qu’à l’adoration directe de Jésus. Comment pouvons-nous nous assurer que Dieu reste notre priorité absolue, même au-dessus d’autres bonnes et nobles causes?

  3. L’effet Judas : L’égoïsme, que ce soit en nous-mêmes ou chez ceux qui nous entourent, peut être un puissant obstacle à l’adoration. Vous souvenez-vous d’un moment où votre désir d’adorer (avec votre temps, votre talent ou votre trésor) a été accueilli par des critiques? 

  4. Le scandale du « trop » : Le principal problème de Simon était qu’il sentait que la femme « en faisait trop ». Comment l’exemple de la femme vous encourage-t-il à adorer davantage, avec davantage de liberté et d’abandon ?

Adore-Le, il te rendra toujours plus que tu ne donnes!

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